Partis RNI : Rassemblement de la jeunesse pour la rentrée politique
L’université de la jeunesse du Rassemblement national des indépendants a été une démonstration de la capacité du parti à compter sur ses leaders de demain pour continuer de mobiliser en faveur du développement et de la modernité. Reportage au meeting de la plus grande fédération du genre au Maroc
Centre-ville d’Agadir. Des jeunes par centaines affluent au Théâtre de verdure en cette fin d’après-midi du vendredi 13 septembre. Un concert d’ElGrande Toto ? Non, même si les notes musicales s’échappant de l’enceinte de ce théâtre romain pourraient le laisser croire. Ce soir, c’est plutôt la plénière d’ouverture de la 5ᵉ édition de l’université de la jeunesse du Rassemblement national des indépendants (RNI)
Près de 4.000 jeunes adhérents au parti sont réunis pour cette grand-messe. L’ambiance est à l’échange, à la fête et à la célébration des réalisations… Légitime pour la plus récente organisation de jeunesse du champ paysan marocain qui en est devenue pourtant la plus puissante en termes de nombre. «Ces jeunes représentent les 100.000 membres de la jeunesse RNI répartis entre les 12 régions du pays et la 13e des Marocains du monde
C’est une jeunesse de compétences, c’est une jeunesse de diversité, c’est une jeunesse audacieuse et motivée pour contribuer à la conduite du changement de l’intérieur des institutions», explique Lahcen Saadi, président de la Fédération nationale de la jeunesse du RNI. «Si nous en sommes là, c’est grâce à la clairvoyance des dirigeants du parti qui, dès le premier jour, ont compris la nécessité d’impliquer les jeunes dans la prise de décisions et de les responsabiliser», poursuit le parlementaire qui s’est vu confier, pour cette deuxième moitié de la législature, la présidence de la prestigieuse Commission des finances à la Chambre des représentants.
Réalisations vs dénigrement
Les hits marocains de pop, rap et chaâbi chauffent la salle en attendant le démarrage du meeting. Les choix musicaux ne sont pas anodins : ils résonnent comme une réponse subtile à ce discours des obscurantistes qui ne voient dans l’art que vice et déviance, à leur tête le leader PJD qui avait traité de «salgout» (sale gosse) Taha Hafsi, alias ElGrande Toto, le rappeur le plus streamé du Moyen-Orient.
Suivi des membres du bureau politique et des invités d’honneur de l’événement, Aziz Akhannouch fait une entrée triomphale. Tout en dévalant les longs escaliers, il enchaîne poignées de main et accolades sous les acclamations d’une foule ravie de voir de près celui qui a métamorphosé la formation politique. Formation qui a gagné la légitimité des urnes le 8 septembre 2021 et qui capitalise désormais sur «la légitimité des réalisations». Le concept a été d’ailleurs le fil conducteur des interventions qui se sont succédé lors de ce meeting politique.
Le discours du président Akhannouch a été, du reste, l’occasion de rappeler les achèvements de la coalition gouvernementale qu’il conduit. Gérer des crises successives (guerre en Ukraine, inflation galopante, sécheresse, tourisme et industrie en berne, dialogue social rompu…) tout en maintenant les priorités du programme de l’Exécutif constituent une prouesse à même de résumer un premier mi-mandat des plus fructueux. «Nous nous sommes chargés de tous les dossiers et avons réussi. Nous avons également appliqué les Hautes orientations royales sur différents chantiers, à l’instar de la protection sociale et de l’aide directe aux ménages», ajoute le Chef du gouvernement, qui se montre confiant quant à la fin du mandat, avec son enjeu de taille qu’est l’emploi. «Nous allons réussir ce chantier, comme nous avons réussi pour le reste», rassure-t-il.
Ce qui a été accompli par le gouvernement actuel fait de cette législature une des expériences politiques les plus réussies du Maroc moderne : le constat est assumé et surtout visible sur le terrain, contrairement aux élucubrations des opposants politiques. Ceux-là mêmes qui pendant dix ans se sont gargarisés de leur représentativité tout en négligeant la conduite des affaires. Aujourd’hui, ils se contentent de verser dans le dénigrement des accomplissements, avec en prime insultes et bassesses. Une formule qui ne leur vaut qu’un cumul de défaites électorales, à l’instar de la débâcle subie durant les partielles du 12 septembre dans les circonscriptions Rabat Océan et Fkih Ben Saleh.
Abdelilah Benkirane, le dernier des pistoleros d’un PJD à la dérive, qui était monté sur le pont pour tirer dans le tas, en a d’ailleurs pris pour son grade lors de ce meeting de rentrée d’un parti qui ne se laisse plus démonter. Les intervenants ont tous prévenu la jeunesse RNI du piège de ce discours en ultra-son de mauvaise foi, tandis que la jeunesse RNI scandait «Benkirane casse-toi !», dans un élan d’enthousiasme. «Mais non, mais non… Il faut le laisser là où il est ! Il représente l’indice de l’échec politique», rétorque ironiquement le président Akhannouch, devenu imperméable aux chatouilles malveillantes des adversaires politiques de tout bord.
Prête pour la relève
Au-delà des punchlines assénées par la jeunesse et les cadors du RNI à leurs détracteurs, c’est l’organisation parfaite de ce meeting qui marque les esprits. «C’est une université des jeunes, orchestrée par les jeunes. Aucun membre senior du parti ne s’est impliqué dans l’aspect organisationnel. Et le résultat est impressionnant et rassurant quant à votre capacité à réussir de grands événements», constate Aziz Akhannouch, en s’adressant aux jeunes. Lesquels lui répondent en hissant leurs écharpes bleues sur lesquels est inscrit le message : «Nous poursuivrons ensemble
Mobilisation et cohésion ont ainsi été le mantra d’une jeunesse du RNI qui a fait entendre sa voix à travers cette rentrée politique réussie. Et les figures de la Chabiba Tajamou3iya le promettent : elles seront là pour occuper la scène, pour partager leurs expériences, en attendant de prendre demain la relève. «Nous n’allons pas laisser le champ libre à ceux qui ont des desseins douteux. Il s’agit de notre pays, de notre avenir. Nous serons là, à travers notre parti, pour poursuivre l’effort gigantesque fourni par Sa Majesté qui a permis de hisser le Maroc à ce rang», harangue le président de la Fédération nationale de la jeunesse du RNI. Rassurant quant à la pérennité d’une expérience politique des plus marquantes du Royaume.
Workshops de haut calibre
Universiapolis d’Agadir semblait bien trop étroite en ce samedi 14 septembre. La jeunesse du RNI y tenait ce matin-là ses workshops thématiques avant la session de clôture. Les onze salles abritant les ateliers étaient combles, tout autant que la cour et la cafétéria de cette université internationale où les jeunes du parti font plus amples connaissances en déambulant d’un atelier à l’autre. C’est que le choix entre panels peut s’avérer compliqué, tellement les affiches sont toutes aguichantes. Les thématiques sont une déclinaison délectable de la ligne directrice de cette 5e édition de l’université de la jeunesse : «Une jeunesse sociale-démocrate contribuant au renforcement des fondements de l’État social». Les sujets sont variés : santé, protection sociale, éducation, famille, identité nationale, Maroc Atlantique… Et les intervenants sont piochés du haut du panier : pas moins de sept ministres ou ex-ministres ont participé aux ateliers aux côtés de figures médiatiques, de spécialistes de renom ou encore d’autres membres au parcours inspirant. Cette 5e édition de l’université de la jeunesse RNI a tenu sa promesse de plateforme de partage et d’agora pour peaufiner un plaidoyer politique constructif d’une jeunesse déterminée à faire entendre sa voix.